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Question écrite concernant les métiers et secteurs en pénurie dans la Région bruxelloise

de
Christophe De Beukelaer
à
Bernard Clerfayt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de l'Emploi et de la Formation professionnelle, de la Transition numérique, des Pouvoirs locaux et du Bien-Être animal (question n°1301)

 
Date de réception: 06/02/2024 Date de publication: 27/03/2024
Législature: 19/24 Session: 23/24 Date de réponse: 27/03/2024
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
21/02/2024 Recevable Bureau élargi du Parlement
27/03/2024 Annexe à la réponse p.m. Annexe
 
Question    En juin 2023, Bruxelles comptait plus de 25.000 postes vacants ainsi que 108 métiers en pénurie.

Je souhaiterais donc obtenir des informations concernant la situation de l'emploi à Bruxelles au cours des trois dernières années, en particulier en ce qui concerne les métiers et les secteurs en pénurie.

  • Pourriez-vous fournir un recensement détaillé par métier et par secteur en pénurie à Bruxelles par année au cours des trois dernières années ?

  • Pour la même période, comment évolue le nombre de chercheurs d’emplois bruxellois trouvant un travail dans les Régions voisines ?

  • Quelle est l’évolution de l’offre de formations courtes et longues en fonction des métiers en pénurie identifiés ?

Ces informations sont essentielles pour orienter les politiques d'emploi et de formation dans notre Région, afin de répondre aux besoins du marché du travail et de promouvoir une croissance économique durable.

 
 
Réponse    Je vous remercie pour votre question

1/

Avant toute chose, il est nécessaire de préciser que, tout comme au Forem par exemple, View.brussels l’Observatoire bruxellois de l’emploi et de la formation, dresse l’inventaire des fonctions critiques en Région bruxelloise sur base d’une méthodologie éprouvée mais dont les analyses sont directement liées aux offres d’emploi qui transitent par les services d’Actiris.

Dès lors, Actiris n’a pas connaissance de l’ensemble des postes vacants en Région bruxelloise. Notamment parce que des particularités sectorielles et professionnelles impliquent que le recrutement se pratique en dehors ou en parallèle du champ d’action des organismes publics d’emploi. Ce phénomène est fréquent dans la plupart des secteurs et en particulier dans ceux de la construction ou de l’Horeca où d’autres canaux que les services publics pour l’emploi sont fréquemment mobilisés pour recruter.


Il est également utile de rappeler que les « fonctions critiques » sont à distinguer des « métiers en pénurie ». On parle de métiers ou fonctions critiques lorsque les employeurs indiquent des difficultés pour recruter des candidats ou que le temps nécessaire pour recruter le bon candidat est jugé trop long. Sont retenus comme métiers en pénurie, les fonctions critiques qui le sont pour raison quantitative. Autrement dit, les métiers pour lesquels la réserve de main-d’œuvre disponible est significativement inférieure aux besoins du marché du travail (pénurie quantitative de candidats).

A cette liste, viennent s’ajouter les métiers pour lesquels Actiris observe des sorties vers l'emploi plus importantes, les métiers porteurs d'insertion. Combinées, ces deux listes sont communiquées auprès des chercheurs d’emploi comme étant les « métiers qui recrutent » et permettent d’avoir la meilleure visibilité possible sur les opportunités de carrière et de formation en lien avec les évolutions du marché de l’emploi.

Ci-joint, un fichier Excel qui contient les listes des fonctions critiques en 2021 et 2022, avec, en regard de chaque fonction : le domaine d’activité concerné, en précisant les métiers qui sont en pénurie, les données sur la réserve de main-d’œuvre disponible (RMO) et le nombre d’offres d’emploi reçues par Actiris au cours de l’année écoulée (OE). En raison du passage au référentiel métier Competent 1.0 dans les dossiers des demandeurs d’emploi et des offres d’emploi, la disponibilité des données ne permet pas de réaliser l’exercice pour 2020.

2/

La troisième feuille du fichier Excel annexé présente l’évolution des chercheurs d’emploi ayant trouvé un emploi en 2020, 2021 et 2022 – répartition par lieu de travail. On observe une plus grande mobilité des chercheurs d’emploi bruxellois vers la Flandre, puisqu’environ 5.000 CE bruxellois y trouvent un emploi chaque année.
La navette sortante vers la Flandre vise d’ailleurs à être augmentée au travers de notre accord de coopération dont l’objectif général est de donner aux Bruxellois un meilleur accès à l'emploi, en augmentant leurs compétences d'une part, et en favorisant la mobilité interrégionale d'autre part. Ce qui doit se traduire par un minimum annuel de 2.000 chercheurs d’emplois supplémentaires qui trouvent un emploi en Flandre (augmenté annuellement de 10%).

3/

Le Catalogue de l’offre de formation, langage commun à tous les services publics de formation bruxellois qui reprend l'offre régie par Bruxelles Formation, l'offre de formation PME régulée par le SFPME et celle du VDAB Brussel, permet depuis plusieurs années d’identifier les produits de formations qui sont en lien avec les métiers porteurs d’insertion, en pénurie et les fonctions critiques, désormais regroupés sous l’appellation « métiers qui recrutent ». Afin d’assurer la couverture de ces métiers, l’ensemble de l’offre de Bruxelles Formation est adaptée chaque année, notamment à partir de la liste des fonctions critiques produite par Actiris. Cette information complète est disponible en ligne sur le site de Bruxelles Formation à l’adresse ci-dessous :


https://www.bruxellesformation.brussels/wp-content/uploads/2024/02/Catalogue-de-loffre-de-formation-2024.pdf



Les domaines prioritaires, tels que la gestion, le management, l’administration, et le numérique, demeurent les plus importants quantitativement.

En 2024, Bruxelles Formation et ses partenaires proposent un total de 24.518 places et 5.092.430 heures de formation pour les chercheurs d’emploi. 19.235 de ces places, équivalant à 4.273.643 heures de formation, portent sur des formations professionnalisantes, en progression par rapport aux années précédentes (17.187 places/4.003.011 heures en 2023, 16.303 places/3.870.437 heures en 2022). Au sein de cette offre, 45% des places et 70% des heures sont en lien avec les métiers qui recrutent. Enfin, on compte parmi ces formations professionnalisantes 5.113 places et 2.131.190 heures de formations qualifiantes dont 76% des places et près de 84% des heures répondent à des métiers qui recrutent.

La différence entre ces deux grandes catégories de formation est la suivante :

· Les formations professionnalisantes regroupent la formation qualifiante, le perfectionnement, les aptitudes professionnelles spécifiques, les langues orientées métier / secteurs professionnels, les déterminations professionnelles ciblées métier et les préformations ciblées métiers.
· Les formations qualifiantes consistent soit en l’apprentissage d’un métier, d’une profession, d’une fonction, soit en l’actualisation et la qualification dans le métier, la profession ou la fonction. Elles doivent concourir à l’accès à un emploi qualifié dans un secteur professionnel donné, public ou privé. Pour identifier l’appartenance à un produit qualifiant, il existe obligatoirement un référentiel métier SFMQ, Validation des compétences ou une source de référence ROME V3.