Question écrite concernant le nombre d’offres d’emploi en RBC en 2020.
- de
- Bianca Debaets
- à
- Bernard Clerfayt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de l'Emploi et de la Formation professionnelle, de la Transition numérique, des Pouvoirs locaux et du Bien-Être animal (question n°585)
Date de réception: 14/01/2021 | Date de publication: 19/02/2021 | ||
Législature: 19/24 | Session: 20/21 | Date de réponse: 19/02/2021 |
Date | Intitulé de l'acte | de | Référence | page |
26/01/2021 | Recevable | p.m. | ||
19/02/2021 | Annexe à la réponse | p.m. | Annexe |
Question | En 2020, un total de 240.811 offres d’emploi ont été communiquées directement au VDAB, soit 17,6% de moins qu’en 2019. Actiris a compté en moyenne 88.803 chercheurs d’emploi en 2020, soit 0,9% de plus qu’en 2019. En outre, Actiris a constaté qu’en dépit de mesures telles que le chômage temporaire, le droit passerelle et le moratoire sur les faillites, le chômage continue à augmenter. Je voudrais dès lors vous poser les questions suivantes : - Pouvez-vous fournir une ventilation des chiffres des offres d’emploi en RBC en 2020 par niveau de qualification et par secteur, avec leur augmentation ou leur diminution mensuelle par rapport aux chiffres mensuels de 2019 ? Ces chiffres sont-ils comparables à ceux des Régions avoisinantes ? - Quelles sont vos prévisions concernant le nombre d’offres d’emploi en 2021 ? Pouvez-vous les expliquer ? Quels facteurs jouent-ils le rôle le plus important à cet égard ? - À Bruxelles, combien d’emplois ont-ils été pourvus par la plate-forme « Je prends soin de Bruxelles »? Dans quelle mesure cela a-t-il permis de compenser une baisse du nombre d’offres d’emploi à Bruxelles ? Les offres d’emplois « covid-19 » sont-elles inclues dans ces statistiques ? Combien d’offres d’emploi « covid-19 » ont-elles été publiées et combien de postes vacants ont-ils été pourvus en 2020 ? |
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Réponse | Nous vous fournissons, dans un fichier Excel en annexe de ce document, l’évolution mensuelle de l’ensemble des offres pour l’année 2019 et 2020. Il est utile de rappeler que les évolutions mensuelles des chiffres sur les offres d’emploi sont en partie conditionnées par la gestion de celles-ci par Actiris. Les procédures d’encodage peuvent notamment influencer leur évolution statistique. Il faut par conséquent maintenir un certain recul quant à l’information conjoncturelle que les séries mensuelles des offres d’emploi peuvent fournir. De plus, notons qu’Actiris ne gère qu’une partie des opportunités disponibles sur le marché de l’emploi bruxellois. Les volumes présentés ne peuvent donc ainsi à eux seuls refléter l’évolution de la demande de travail des entreprises du marché de l’emploi bruxellois. En évolution annuelle (voir les tableaux ci-dessous), une diminution générale des recrutements a été observée dans tous les secteurs dont les plus touchés sont l’horeca, le commerce, le tourisme, l’événementiel, ainsi que les services administratifs et de soutien aux entreprises comme l’intérim. Les seuls secteurs qui affichent une croissance des offres en 2020 sont la construction, l’information et la communication, les activités financières et les assurances, et l’administration et une partie de la logistique.
Par ailleurs, en complément, vous trouverez ci-dessous l’évolution annuelle des offres SELECT. Les offres SELECT sont celles pour lesquelles les employeurs peuvent bénéficier d’un travail direct d’Actiris pour la gestion de leurs offres.
Au niveau de l’évolution des offres d’emploi SELECT, une baisse générale de 7% du volume traduit la baisse générale des recrutements dans l’économie. Toutefois, depuis le début de la crise, Actiris a mis en place une série de mesures pour temporairement orienter plus de moyens vers les métiers de la santé humaine. Entre 2019 et 2020, le volume d’offres liées à ce secteur a grandement augmenté (+32% entre 2019 et 2020). Cela traduit les efforts d’Actiris pour favoriser le recrutement dans ces secteurs considérés comme primordial pour la gestion de la crise sanitaire. Pour information, via cet URL, vous trouverez la page web spécialement dédiée au partage des offres d’emploi dans la santé humaine : https://www.actiris.brussels/fr/citoyens/partager-mon-offre-d-emploi-dans-le-secteur-de-la-sante/ Enfin, concernant l’évolution des offres d’emploi en fonction des exigences de qualification, Actiris ne dispose pas de cette information pour l’année 2020. Il est actuellement très difficile de faire des prévisions dans un contexte si flou. La faiblesse des chiffres sur les faillites pour l’année 2020, et les pertes d’emploi qui y sont associées, montre que l’impact de la crise du covid est pour l’instant limité. Les mesures prises pour ménager les entreprises et les indépendants ont donc permis de postposer une partie des effets qu’auraient pu engendrer la crise. Même si les prévisions peuvent varier significativement les unes des autres, les impacts se feront ressentir le long de l’année 2021. Avec la baisse quasi générale des recrutements en 2020, les conséquences socio-économiques de la crise du Corona va reconfigurer des pans entiers du marché l’emploi, certains changements seront provisoires, d’autres durables. Des tendances antérieures à la crise vont s’accélérer alors que d’autres pourraient ralentir. Si certains secteurs hier qualifiés de porteurs à Bruxelles risquent de ne plus l’être pendant un certain temps voir même durant plusieurs années, d’autres devraient poursuivre leur croissance qui pourrait même se voir doper lors de la reprise normale de l’économie. Certaines tensions sur le marché du travail risquent même de s’amplifier suite à la croissance des besoins ou encore à la désaffection pour certains métiers considérés comme essentiels mais dont l’extrême pénibilité des conditions de travail ont été mis en avant par la crise. Si certains secteurs sont davantage affectés (en particulier l’horeca, le commerce ou le transport dans certaines de ses composantes, le tourisme, l’événementiel et le secteur culturel), d’autres secteurs ou métiers devraient rester porteurs d’emploi. On observe déjà certaines tendances engendrées par la crise qui peuvent fournir une information qualitative pour cerner les évolutions sectorielles futures du marché de l’emploi : Une pénurie structurelle, généralement de nature quantitative, pour plusieurs métiers à qualification élevée devrait persister, voire même gagner en importance. Il s’agit plus particulièrement des métiers du non-marchand, dits essentiels depuis la crise, en particulier des métiers des soins de santé (infirmier et aide-soignant en institutions hospitalières, maisons de repos ou à domicile…) ; Ainsi que des métiers de l’enseignement (primaire et secondaire) dont la demande restera soutenue à court, moyen et long termes notamment en raison des évolutions démographiques, mais pourrait à moyen terme être affectée par des contraintes budgétaires issues de la crise ; Les activités spécialisées, scientifiques et techniques qui offrent des débouchés à des salariés et indépendants, généralement hautement qualifiés et relativement plus jeunes ; et dont l’emploi dans ses deux déclinaisons a progressé ces dernières années. Concernant ces activités, l’impact pourra être variable. La demande pour les profils STEM devrait se poursuivre de même que ceux liés à l’IT ; La crise a également mis en avant plusieurs fonctions critiques de nature structurelle ou plus sporadique, dites essentielles, et qui devraient continuer à offrir des opportunités d’emploi aux moins qualifiés. Il s’agit notamment des métiers d’artisan dans l’alimentation (boulanger et boucher) et de certains métiers du transport et de la logistique (conducteur de poids lourd, magasinier). Dans le même temps, la crise a amplifié ou généré un certain nombre de besoins en termes de services ou de produits, de manière plus ou moins durable Bien que la transition digitale ne soit pas un phénomène nouveau, il semble acquis que la crise Covid-19 aura un effet d’accélérateur sur les processus de digitalisation à l’œuvre dans les entreprises privées et publiques. La demande pour les métiers informatiques ou relevant du numérique restera dès lors soutenue, tandis que la digitalisation d’un certain nombre de métiers devrait s’accélérer en devant plus qu’auparavant intégrer des compétences numériques. Des opportunités, nouvelles ou renforcées, se profileraient également, notamment dans les domaines de l’enseignement/formation à distance (par exemple, formation à de nouvelles techniques pédagogiques, développement de modules e-learning) ; de l’e-commerce (développement d’une offre en ligne, conseils pour une vente multicanale, marketing digital, métiers de la chaîne logistique tels que les préparateurs de commande, chauffeurs-livreurs…) ; ou encore de la cyber-sécurité. Au-delà de ces effets d’accélération, de nouveaux besoins en emploi et en formation semblent émerger ou se renforcer, de manière durable ou non. À titre d’exemples et sans à ce stade prétendre à l’exhaustivité, on épinglera l’évolution des profils en charge du nettoyage intégrant des tâches inhérentes à la désinfection ; Le développement des services « take away » dans la restauration en vue de proposer une solution alternative et ainsi pallier quelque peu la situation ou en vue de développer de nouveaux services dans le cadre professionnel ; La téléconsultation médicale en période de confinement ; Les ouvertures que l’on entrevoit pour le développement d’emplois visant à rencontrer des besoins sociaux essentiels (travailleurs sociaux, médiateurs familiaux, remédiation scolaire, intermédiaires du marché du travail…) Plusieurs métiers ont par ailleurs été mis sur le devant de la scène dans le contexte de la crise, car dits essentiels, dont ceux du commerce alimentaire (caissier, chef de rayon, vendeur de produits alimentaires…), les assistants en pharmacie, ou encore certains des métiers des services aux personnes et aux collectivités (agent de sécurité, protection civile, entrepreneur des pompes funèbres, éboueur, transport public…), des métiers de la chaîne logistique (réassortisseur, gestionnaire des stocks et des approvisionnements, préparateur de commandes, services postaux et de livraison…). Ces métiers devraient être préservés par la crise, sans pouvoir ici présumer d’une augmentation de la demande pour ceux-ci, à l’exception peut-être des métiers de la chaîne logistique mis notamment à l’honneur en raison du développement du commerce en ligne. Transition environnementale et développement d’activités. Au même titre, la crise sanitaire a également donné une nouvelle impulsion à la transition environnementale notamment avec la relocalisation de certaines activités ou le rapprochement des chaînes d’approvisionnement. Outre l’alimentation durable, certains secteurs sont plus particulièrement visés (même si aucun n’y échappe) parmi lesquels la mobilité ou encore la construction et rénovation durable du bâti, le déploiement des énergies renouvelables, l’économie circulaire, la gestion des déchets et des ressources, et la préservation de la biodiversité. Depuis le lancement de la plateforme « Je prends soin de Bruxelles » : o Pour les profils de soutien (non-médicaux), 178 offres ont été reçues du secteur médical pour y être diffusées. o 4 de ces offres ont été gérées avec une demande de présélection de candidats par Select Actiris. 3 de ces offres ont été satisfaites et 2 des candidats présentés par Select Actiris ont été engagés. o Les 174 autres offres ont été diffusées sur notre site avec les coordonnées de l’entreprise. La plateforme permet également de mettre en avant les offres liées aux profils médicaux. En 2020, nous avons diffusé 509 offres dont 94 avec une demande de présélection de candidats pas Select Actiris. Parmi celles-ci, 21 offres ont été clôturées grâce à l’engagement d’un candidat présenté par Select Actiris et 43 offres sont toujours en cours de gestion. Il est à noter que la présélection est particulièrement difficile étant donné la pénurie de main d’œuvre dans les profils recherchés. Et enfin, la plateforme offre la possibilité d’un appel à volontaires via un lien qui renvoie vers le site d’IRISCARE et sa publication d’offres spécifiques. Ceci a pu contribuer à combler quelques postes vacants mais les résultats ne sont pas connus par Actiris En ce qui concerne les offres diffusées sur le site d’Actiris avec les coordonnées de l’entreprise, il n’est pas possible de communiquer sur le nombre de candidats engagés suite à la publication de l’offre car Actiris ne reçoit pas systématiquement le retour des employeurs qui gèrent tout le processus de sélection. |