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Question écrite concernant l'étude relative à l'état des lieux des piscines en Région de Bruxelles-Capitale

de
Françoise Schepmans
à
Bernard Clerfayt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de l'Emploi et de la Formation professionnelle, de la Transition numérique, des Pouvoirs locaux et du Bien-Être animal (question n°1328)

 
Date de réception: 19/04/2024 Date de publication: 07/05/2024
Législature: 19/24 Session: 23/24 Date de réponse: 07/05/2024
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
19/04/2024 Demande d'explications transformée en question écrite Françoise Schepmans
22/04/2024 Recevable p.m.
 
Question    Vous avez demandé en 2022 une nouvelle étude plus détaillée sur les piscines à « perspective.brussels ». Ce rapport a été publié sur le site de perspective en ce début février et confirme ce que nous savions déjà, la Région fait face à un déficit important de piscines publiques.

Depuis 1986, Bruxelles n'a pas vu de nouvelle piscine publique, malgré l'augmentation de sa population de près de 250 000 habitants. Aujourd’hui, la Région de Bruxelles-Capitale comptabilise 61 bassins au total (privés et publics). Sur ces 61, seulement 31 bassins sont accessibles à tous les Bruxellois. Bruxelles compte une piscine publique pour 68.000 habitants. A titre de comparaison, la Flandre en compte une pour 22.000 habitants, soit une offre trois fois supérieure à celle de la Région de Bruxelles-Capitale.1 Cette stagnation a conduit à une saturation des piscines existantes, posant des défis pour répondre aux besoins, notamment en termes d'enseignement de la natation.

L’étude souligne encore une fois que la répartition des piscines publiques à Bruxelles est déséquilibrée par rapport à la densité de population. Il y a des disparités entre l'Est et l'Ouest de la ville. Ainsi, certaines zones comme Anderlecht, Forest, le bas de Molenbeek ou le quartier Nord manquent d’installations.2

Au-delà de l’évaluation de l'état actuel des piscines publiques, cette étude formule des recommandations pour améliorer l'accès, la gestion et augmenter l'offre. Cela inclut le soutien de la Région aux gestionnaires de piscines publiques, l'optimisation du fonctionnement des infrastructures existantes, et l'augmentation de l'offre.

Des solutions proposées comprennent la mise en réseau des établissements pour réduire les coûts de gestion et améliorer l'accessibilité, l'extension des horaires d'ouverture et l'ouverture des piscines scolaires au public. À long terme, le soutien à la création de nouvelles piscines est envisagé, notamment par le biais de partenariats public-privé.

Monsieur le Ministre,

Cette étude sur les piscines à Bruxelles offre une vision claire des défis auxquels la Région est confrontée. Cependant, la clarté des constats ne suffit pas, il est maintenant crucial d'agir. Nous sommes en fin de législature et il est temps de concrétiser des mesures pour répondre aux besoins de la population bruxelloise en matière de piscines publiques. Je le rappelais déjà dans d’autres questions, l’apprentissage de la natation, par exemple ne peut pas être assuré de manière optimale pour tous les enfants bruxellois.

Si l’éclatement des compétences fait que ce sont les communes qui ont la gestion des piscines publiques, la Région peut toutefois soutenir le développement d’infrastructures et comme le souligne l’étude en être le maître d’ouvrage.

Dès lors, voici mes questions :

  • Vous avez certainement obtenu cette étude en amont et vous en avez déjà pris connaissance, quel en est votre retour ?

  • Quelles mesures concrètes votre gouvernement a-t-il mises en œuvre pour optimiser les infrastructures existantes à ce jour ?

  • Il est recommandé d’ouvrir des établissements semi-publics comme les établissements scolaires au grand public. Des discussions sont-elles en cours ?

  • Quel est votre position sur l’uniformisation des tarifs ?

  • Parmi les modes de gestion étudiés dans l’étude, quel est celui préconisé par le gouvernement ?

  • Où en est le projet de structure supracommunale? Quels seraient la fonction et l’apport de celle-ci ?

  • Il est préconisé de compléter cette étude par une autre portant sur l’analyse précise des coûts de gestion des piscines ainsi qu’un Benshmark. A-t-elle déjà été commanditée ?

1 https://perspective.brussels/sites/default/files/documents/piscine_rapport_fr_final.pdf , P11

2 https://perspective.brussels/sites/default/files/documents/piscine_rapport_fr_final.pdf , P15

 
 
Réponse    Concernant l’étude de Perspective, celle-ci confirme en effet une réalité : la Région manque de piscines publiques, accessibles à tous.

Cela s’explique d’une part par le manque de foncier disponible en Région de Bruxelles - Capitale. En tant que ville-région, il est difficile de trouver des terrains ou bâtiments assez grands et assez proches des lieux de résidence de la population pour y développer des piscines, au contraire des deux autres régions qui disposent d’un territoire plus vaste et surtout moins densément peuplé.

D’autre part, les installations de piscines représentent un coût très élevé, non seulement à la construction mais surtout à l’entretien et à la gestion.

Force est de constater que les piscines communales en Région bruxelloise sont vieillissantes puisqu’elles ont toutes plus de 35 ans d’existence.

Ces infrastructures nécessitent, chacune à leur tour, des rénovations importantes. L’inventaire montre en effet une distribution spatiale de l’offre déséquilibrée au détriment de l’ouest de la Région.
Les zones de Forest, Anderlecht, du bas de Molenbeek et le quartier Nord sont des zones particulièrement en carence.

Aussi, l’offre de piscines privées renforce cette dualisation car elle est plus forte dans l’est de la Région.

Comme expliqué lors de la réponse à votre question précédente, nous avons, en Région bruxelloise, presque deux fois moins d’offre de piscine par habitant qu’en Flandre. Le nombre de bassins publics, accessibles à tous, est donc trop limité. Les piscines sont fort fréquentées, voire saturées à certains moments de la journée.

Cette étude de Perspective.brussels a également mis en évidence la complexité des différentes pratiques et méthodes de travail en vigueur actuellement, ainsi que les possibilités existantes en termes de réduction de coût et d’économie d’échelle.

Sur cette base, nous avons lancé une analyse plus précise des coûts de gestion des piscines. Cet audit, dont les résultats sont prévus pour le mois de juin 2024, comprendra une collecte des coûts liés au personnel, à l’entretien quotidien et aux modes de gestion.

En effet, une analyse approfondie est indispensable pour envisager un soutien régional efficace en la matière.

L’étude devrait nous permettre d’avoir une vision plus claire sur la nécessité ou non d’une structure supra communale, et, dans l’affirmative, de la forme juridique à lui donner. Les résultats de l’étude seront communiqués aux communes concernées.

Dans ce contexte, la question de l’harmonisation des tarifs fera l’objet, comme le reste, de discussions entre les partenaires communaux, régionaux et les gestionnaires afin d’atterrir sur une proposition équilibrée.

Concernant l’optimisation par la Région des infrastructures existantes, les communes ont pu faire appel aux plans annuels et triennaux d’investissements en infrastructures sportives et au FRBRTC (le Fonds régional bruxellois de refinancement des trésoreries communales).


Ainsi, pour la rénovation et la restauration de sa piscine Victor Boin, la commune de Saint-Gilles a pu bénéficier d’ un subside d’un montant de 5.000.000€ dans le cadre du plan triennal en infrastructures sportives 2021-2023 et, dans le cadre de deux appels à projets du FRBRTC, de 1.811.717€ et de 3.136.040€, octroyés en 2022.

En outre, le FRBRTC a également aidé deux autres communes pour les projets suivants:
- Woluwe-Saint-Pierre, la ventilation de la piscine dans le complexe sportcity pour un montant de 652.728€, octroyés en 2021;
- à Woluwe-Saint-Lambert, au complexe sportif Poséidon pour un montant de 903.474€ octroyés en 2022.

Enfin, je n’ai entamé aucune discussion relative à l’ouverture d’établissements scolaires au public, cela ne relevant pas de mes compétences.