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Question écrite concernant les conclusions du 30ème rapport du baromètre de la motivation de l'UGent, de l'UCLouvain et de l'ULB.

de
David Leisterh
à
Elke Van den Brandt et Alain Maron, membres du Collège réuni en charge de l'action sociale et de la santé (question n°459)

 
Date de réception: 17/05/2021 Date de publication: 09/09/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 29/07/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
08/07/2021 Question orale transformée en question écrite p.m.
12/07/2021 Recevable p.m.
 
Question   

À la suite de la publication le 13 mai du 30ème baromètre de la motivation réalisé par l’UGent, l’UCLouvain et l’ULB, de nombreux constats, relativement interpellants, ont à nouveaux été mis en lumière concernant la propension et la motivation des individus à se faire vacciner.

En l’occurrence, les conclusions de ce baromètre nous informent que 38% des francophones du pays refusent de se faire vacciner, contre 20% à peine au Nord du pays.

Les auteurs du baromètre appellent donc les autorités bruxelloises, entre autres, à une réaction pour intensifier les campagnes de communication en faveur de la vaccination afin d’éviter de se retrouver, à la fin du mois de juin, avec plus de doses que de candidats à la vaccination.

Dès lors, en vertu des éléments qui précèdent, je souhaiterais vous adresser les questions suivantes :

  • Premièrement, quelle place accordez-vous aux professionnels de la première ligne dans la communication conduite par la Région et la COCOM ? Quelles sont les informations qui leur auraient été transmises par Iriscare, notamment par la voie de circulaires ou autres et quels sont les soutiens que vous leur accordez dans leur mission de sensibilisation et d’information ?

  • Quelles actions spécifiques avez-vous déployées pour le public ne disposant pas, à Bruxelles, d’un médecin traitant ?

  • Comment prenez-vous en compte, dans la stratégie de communication qui est actuellement déployée en Région bruxelloise, le caractère très hétérogène et cosmopolite de la capitale, de ses habitants et de ses quartiers ? En effet, les chiffres de contamination et de vaccination montrent une nette différence entre les communes étant donné que 80% des 65 ans et plus, à Woluwé Saint-Pierre auraient reçu une première dose de vaccin, contre 50% à peine dans la commune de Saint-Josse.

  • Comment, concrètement, répondez-vous aux obstacles identifiés à l’adhésion de la population à la vaccination que sont les barrières socio-économiques et linguistiques, la fracture digitale et la faible place à la prévention en santé dans certains endroits ? Quelles sont dès lors les actions de communication spécifiques qui ont été menées dans les quartiers en queue de peloton ?

 

 
 
Réponse    La première ligne de soin occupe deux places importantes dans la stratégie de vaccination déployée jusqu'à présent sur le territoire bruxellois : dans la sensibilisation et l’information du publics et des patients et dans l'accès aux centres ;

Les outils mis en place à ce sujet sont :
- le baromètre de la vaccination disponible dans les Dossiers Médicaux Informatisés (DMI) des médecins généralistes qui leurs permet de savoir quelle proportion de leurs patients sont vaccinés et de sélectionner les patients non vaccinés ;
- une fenêtre
pop up dans le logiciel des pharmaciens permettant à ce dernier de sensibiliser le patient ;
- l'outils BruVax pour la réservation plus aisée de rendez-vous.

Pour les aider dans cette mission, nos équipes de communication ont développé du matériel qui a été distribué aux professionnels .

Nous avons mis sur pied
de nombreux webinaires pour l'information des professionnels et une communication constante avec les organisations professionnels.

La première ligne a aussi été impliquée dans la vaccination des personnes à leur domicile, pour des patients ne pouvant se rendre en centre de vaccination (qu'il s'agisse des services de soin à domicile comme des médecins généralistes), et dans la vaccination au sein des maisons de repos et celle des autres collectivités.

Concernant vos questions sur les bruxellois ne disposant pas de médecin traitant : dès le début de la crise sanitaire, la Cocom a fait la promotion intensive du numéro
1710 qui permet aux Bruxellois et Bruxelloises de trouver un médecin généraliste.

Deux campagnes de communication successives ont été lancées, en partenariat avec les fédérations de médecins généralistes (
FAMGB & BHAK). Les pharmacies et maisons médicales sont également impliquées dans la sensibilisation des citoyens qui n'ont pas de médecin traitant.

Concernant vos questions sur les inégalités sociales de santé au niveau de la vaccination : l'impact des inégalités sociales et culturelles sur les comportements de prévention (comme la vaccination)
est connu et largement documenté.

Les taux de contamination au coronavirus et les taux de vaccination sont corrélés avec le niveau socio-économique de la population, ce qui explique les différences entre les communes dites "riches" et les communes dites "pauvres" de la région bruxelloise.

La stratégie de communication que nous avons déployée tient évidemment compte de ces réalités et d'importants efforts sont investis pour toucher les publics précarisés et les communautés culturelles.

Le niveau d'adhésion à la vaccination dépend de multiples facteurs. Des actions de sensibilisation spécifiques sont déployées en fonction
du profil et des difficultés particulières de chaque groupe de personnes identifié.

Quelques exemples non exhaustifs:
- Création de matériel de sensibilisation simplifié et multilingue pour les publics précaires, distribué par les opérateurs de terrain: MSF, Samu social, Médecins du monde, Croix-Rouge, CPAS, maisons médicales, services sociaux…
- Initiatives pour lutter contre la fracture numérique, l'isolement ou les difficultés de se déplacer: les antennes de vaccination locales où les habitants sont enregistrés par des tiers sur la plateforme BruVax et vaccinés le jour-même; les équipes mobiles de vaccination qui sillonnent la région pour convaincre les sans papiers, les SDF et les travailleurs du sexe de se faire vacciner; les équipes de vaccination à domicile pour les personnes dont l'état de santé ne permet pas de se déplacer, etc.
- Pour lutter contre la fracture linguistique, des campagnes de sensibilisation sur les réseaux sociaux sont diffusées dans les langues les plus parlées en région bruxelloise; des spots radio et des émissions de questions/réponses ont été diffusés sur des chaînes communautaires (turque, arabe, roumaine…); tous les outils de communication multilingues existants sur le covid-19 et la vaccination ((flyers, vidéos, infographies… ) ont été recensés et mis à disposition du public sur le site coronavirus.brussels; des vidéos de sensibilisation à la vaccination avec les représentants des cultes reconnus sont diffusées; la collaboration active d'ambassadeurs et médiateurs culturels, etc.

Nous continuons à tout mettre en œuvre pour motiver la population bruxelloise à se faire vacciner et lui permettre d’accéder à la vaccination.